Aux Sangliers d'Arbonne

samedi, mai 12, 2007

400km de Mours ... Cà passe ou çà casse

Par André Cauchet ... Cà passe !
13h15, arrivée à Mours, petite ville du Val d’Oise que je n’ai pas le plaisir de connaître.

Les places de parking sont rares et je trouve un emplacement dans une résidence pavillonnaire à 100m du lieu de départ.

Direction la Maison des Associations pour l’obtention de ma carte de route. Après 5 mn dans la file d’attente, j’apprends que la vérification de l’ éclairage est obligatoire avant l’inscription. Retour à la voiture pour préparation du vélo et équipement du bonhomme.

Après le fameux contrôle, je me replace dans la file qui, entre temps, a pris beaucoup d’ampleur. En fait, les organisateurs n’avaient pas prévu cette affluence et sont un peu victimes de leur succès. J’ai le temps de saluer Jean-Lou, Jean-Michel et Philou qui, comme moi, prennent leur mal en patience.


7 vélos couchés sont alignés le long d’un mur. C’est impressionnant et je ne m’attendais pas à les voir aussi nombreux. Je salue Barbara et Julius et découvre leur tandem dos à dos. Un bonjour à Dan et Philippe.

Une photo du groupe et c’est le départ. Il est 14h40.



Il n’est pas très simple de former un peloton compact de vélos couchés pour de multiples raisons que tout le monde devine (géométrie des vélos, condition physique des pilotes, objectif…). Nous n’échappons pas à la règle et notre petite troupe se scinde très vite en petits groupes variant suivant le profil du terrain. Dès le 20ème km nous ne sommes plus que 5 (4 machines). Dan avance à son rythme, Les 2 Philippe ont fait savoir à Jean-Michel qu’il ne fallait pas les attendre. Nous resterons dans cette formation à 4 machines jusqu’à l’arrivée.

Le high racer a un avantage sur le low racer, c’est sa capacité à profiter de l’abri offert par un peloton de VD. Comme le vent est très défavorable dans cette première partie, je vais user voire abuser de cet avantage pendant plus de 50 km jusqu’au 1er contrôle en me calant derrière un groupe qui progresse à un bon rythme. Mes 4 compagnons seront moins avantagés et prendront plus de vent sur ce tronçon.


Arrivée à Conty (1er contrôle) vers 18h. Mes parents m‘y attendent, habitant Beauvais, ils sont venus en voisin. Le tandem et moi avons pris une mauvaise route pour y parvenir et, si le kilométrage est le même, nous nous sommes payés deux bosses en plus avec du pourcentage.

Jean-Lou et Jean-Michel arriveront par le bon chemin et nous reformerons le groupe pour un nouveau départ dans le vent qui faiblira quelque peu à la tombée de la nuit.

Arrivée à Crécy en Ponthieu (2ème contrôle) vers 22h15. La nuit est tombée, l’estomac réclame son dû. Un restaurant nous accueille pour le pointage des cartes et une légère collation (Rôti de bœuf froid et frites ou pâtes). J’en connais qui ont pris frites ET pâtes. Nous ne sommes pas seuls et prenons notre temps avant d’affronter la route de nuit.

La nuit est étoilée, il fait frais mais la température reste acceptable dans cette descente le long du littoral. Nous nous faisons klaxonner régulièrement par quelques noctambules en goguette, mais cela reste bon enfant et nous n’avons pas à déplorer de situation dangereuse. Le vent est faible et plutôt favorable, nous nous offrons quelques belles bosses, en fait, comme me le précise Jean-Lou qui connaît très bien la région, il nous arrive de descendre au niveau de la mer et il faut ensuite remonter sur la falaise.

Arrivée à Neuville, banlieue de Dieppe (3ème contrôle) vers 2h30 du matin. Comme à chaque contrôle, une concentration de cyclos s’opère pour les formalités de pointage. En l’occurrence, il s’agit de remplir une carte et de la poster pour prouver notre passage.

Je profite de cette halte pour avaler un petit sandwich préparé la veille. Il est toujours agréable de se remplir l’estomac d’un peu de solide après avoir ingurgité pendant des heures des litres de boisson énergétique.

Cap à l’Est vers Aumale. La température baisse. Conjuguée avec la fatigue, la sensation est très désagréable. J’ai très froid aux mains avec mes mitaines. Après avoir enfilé un Gore Tex, la situation redevient supportable (pas pour les mains).

Nous entrons dans Richemont. Qu’est-ce ?? un attroupement de cyclos sur la droite !!!!. En fait, un contrôle secret 10 km avant Aumale. Accueil sympa des organisateurs avec boisson chaude et cake aux pépites de chocolat (très appréciés). Nous sommes tous en règle, faisons tamponner nos cartes et c’est reparti.

Jean-Lou, notre guide favori nous signale que Argeuil (le contrôle suivant) est une toute petite bourgade et que nous devrions profiter du passage à Forges-les-Eaux pour prendre notre petit déjeuner. Cette solution a fait l’unanimité (bizarre, non !!!).

Chocolat, thé, croissants, pains aux raisins, pains au chocolat, que du bonheur !!

Pointage très rapide à Argeuil (5ème et dernier contrôle). Il est environ 8h00.

Il nous reste 80 km à parcourir. Pour nous remonter le moral, qui n’est pas très bas, nous constatons que cela équivaut à une petite sortie du dimanche donc une formalité.

La région n’est pas plate, loin s’en faut. Les organismes sont fatigués. Barbara et Julius sur leur tandem font toutefois merveilles dans les toboggans. Un prise de vitesse maximale en descente et une remontée avec l’ élan.

Jean-Michel a son petit coup de mou et nous le retrouvons en haut d’une bosse, allongé sur le talus, souhaitant dormir. Vite raisonné, il reprend le VK2 et ne montrera plus de signe de fatigue jusqu’à l’arrivée.

La traversée de Méru est un peu délicate pour cause de marché. Notre passage ne passe pas inaperçu. Comme tout est toujours relatif, nos VC solos sont presque ignorés au « bénéfice » du tandem dos à dos (Barbara aura été très regardée pendant ce brevet)

Nous redécouvrons la civilisation, 15 km avant l’arrivée, avec son flot de voitures se pressant vers les bureaux de vote dans les rues de Chambly et de Beaumont s/Oise.

Arrivée à Mours, terme de notre périple, à 13h00 soit 22h20 après le départ.

Merci à Barbara, Julius, Jean-Lou et Jean-Michel. Quel agréable brevet en leur compagnie !! convivialité, déconctraction, collaboration, sympathie sont les mots qui me viennent spontanément. Un regret de n’avoir pu intégrer les Philippe et Dan dans notre groupe.

Suite au prochain BRM. Un 600 à Châteaudun, Orléans ou Rambouillet. Je n’ai pas encore arrêté mon choix. Malheureusement cela ne pourra pas être à Mours.

Amitiés à tous.
André



Par Philou ... Cà casse !

Je ne sais pas pourquoi ce n'est pas ma semaine ! Reveillé en pleine nuit pour me donner des nouvelles du mainframe, depuis qu'on a démarré le 24/24 à la boite, c'est pas de tout repos :-)
Avant même de commencer le brevet, dans la liaison Melun - Mours, la SNCF effectue, ce week-end, des travaux sur la ligne. Nous devons commencer par 10 km dans la banlieue de Sarcelle pour rejoindre une autre gare, afin d'atteindre Mours ... Sur le trajet, Jean-Michel est concentré boulangerie, il n'a presque pas mangé ce matin et à 13h00, il se taperait bien un bon sandwich avant le départ des 400km .... Mais la préparation de celui-ci s'éternise, heureusement qu'il n'a choisi qu'un jambon beurre car je crois que nous y serions encore !
On arrive à la gare pour apprendre que le train pour Mours vient juste de partir grrrr !!!! ... Le prochain est à 16h00 et l'heure limite de départ est à 15h00, il est 13h30, tout va bien !!!! Pas d'autre solution que de faire le trajet en VPH ...
Oh bof, ce n'est que 10km et il reste 30mn pour arriver ... 10km certes mais 5km de cotes ... On finit par arriver à Mours bien chaud et à la dernière minute comme d'habitude .... Là, nouvelle galère, c'est la foule, comme il fait pas trop mauvais et que la météo a prévu un sale temps pour le 400km de Noisiel la semaine prochaine, il y a plein de cyclos qui se sont pointés au dernier moment. La sympathique équipe de Mours est un peu débordée par l'ampleur de la situation, surtout qu'ils n'avaient pas préparer les feuilles de route de ceux inscrits par internet ...
Bilan : départ à 14h40 ! Je ne vais pas tout vous re-raconter le départ, André l'a déjà si bien fait, mais plutôt, vous faire part de notre partie de galère avec Philippe Guigot (Dean pour les intimes) ...


Si tout va bien pour moi jusqu'au km54, une petite côte toute ridicule me provoque soudain une étrange sensation dans les jambes, un peu comme des décharges électriques pas sympas du tout, limite crampes ...
L'anthésite et la boisson gazeuse que j'ai mis dans le bidon ?
Trop de sucre, pas assez avec le diabète ce n'est pas toujours facile à gérer ?
Le manque d'entrainement ou la fatigue de ces dernières semaines ?
Le vent, la pression des 400km qui me pose toujours problème ?
Je n'arrive pas à savoir et ces questions me tournent dans la tête ... Je dois laisser partir à mon grand regret Jean-lou, Julius, Barbara et André ... Derrière, il y a encore Jean Michel et Dean ... Mais Jean Michel me pose littéralement dans un faux plat alors que j'atteins difficilement la vitesse d'un escargot à l'arrêt, tétanisé par les crampes !
L'escargot à l'abri du vent
Il ne reste que 346km à faire et il va falloir gérer, j'accroche un groupe qui roule un bon train de 24-25km et dans le silence le plus total je fais l'escargot mort jusqu'au premier relais, me concentrant sur la respiration et la souplesse de pédalage, j'ai l'impression qu'à chaque fois que je bois l'eau avec l'anthésite les décharges reprennent ...
Dean c'est arrêté l'escargot trouve un autre groupe à l'abri du vent
Finalement j'atteins Conty, le premier contrôle à 18h20 et je vire tout mon bidon pour le remplacer par de l'eau pure. Dean arrive sur ces entrefaites et nous décidons de repartir rapidement, cette première partie n'était pas vraiment facile !
La partie de bosses ne fait que commencer, les chameaux ! Rien que le nom des bleds est : Montagne machin, Mont truc ... J'essaye de limiter le plus possible les efforts et de rester à l'abri, mes jambes ne sont pas là aujourd'hui, normal pour un escargot !
Tiens ! Rémi et Isabelle quelques kilomètres de tronçon commun et une surprise !
A Ailly le haut Clocher, Dean aussi est Hors Service, la nuit est tombée, il est près de 22h00 et nous décidons de faire une halte. D'autres cyclos ont eu la même idée, le restaurant est bien agréable et le repas copieux, je redeviens confiant, le reste de notre groupe est à 15km devant et en nous dépêchant un peu, nous pourrons les rattraper et rouler avec eux de nuit ...
Un restau bien sympa !

Vue sur l'église d'Ailly le Haut Clocher

Hélas la reprise est très difficile, une belle côte pour commencer, le froid de la nuit (5°) et la fatigue ... Nous arrivons au 2ième contrôle à 23h30 juste avant que le restau où le 1er groupe de vélo couché a mangé, ferme ...
Le radar est mis en place
Ils sont partis, il y a 15mn, c'est pas jouable, Dean est de plus en plus fatigué et moi aussi. Un groupe nous dépasse, je force l'allure pour les suivre, les jambes répondent, c'est positif ! L'eau pure et les respirations ont eu raison des crampes ... Mais Dean ne suit pas et je vois son faisceau, pourtant puissant, disparaitre !... Pas question de le laisser, je décroche ... il réapparait tout doucement, à 10-15 km sur le plat ... encore 5mn comme cela et je vais m'endormir ! Dans les côtes, c'est encore pire, 5-6km, à la limite du décrochage, j'ai beau essayé de le motiver, rien n'y fait, il ne parle que de dormir, n'importe où mais dormir, dormir ... Je le force à rejoindre EU pour trouver un endroit pour s'abriter ... 2h30/3h00, on décide d'abandonner, nous trouvons refuge sur une terrasse en bois d'une maison témoins, à l'entrée de la ville, éclairée par deux puissantes lampes. Il n'y a pas de chauffage sous la terrasse, que le vent glaciale de la mer du nord !
Si nos vêtements sont efficaces quand le corps produit un effort, après cette route, ils ne suffisent pas et nous sommes rapidement frigorifiés. Dean se relève et cherche quelque chose pour se couvrir, pendant que je suis pris d'une violente crise de tremblement et de vomissement ... C'est pas grave, c'est simplement la fatigue :-)
L'idée me vient de me réchauffer devant la lampe puissante, efficace, Dean explose de rire en me voyant ainsi en position du lotus, cherchant à me calmer. Il choisit l'autre lampe, la maison derrière nous s'assombrit l'énergie captée par les deux Philous ... Chaud devant, froid derrière ... Non vraiment, on ne peut pas rester comme cela ! J'aimerais bien repartir, Dean accepte simplement de chercher un autre endroit dans cette ville !
On a visité tout le patrimoine, églises, musées, écoles, MJC, maisons à louer, à vendre, on pensait même s'installer dans un DAB ... Quand une patrouille de gendarmerie nous a indiqué un Etape Hotel à quelques km de là ! La bonne aubaine, mais c'est génial, tout content d' enfin trouver refuge ! Hélas l'hotel est complet, mais il y a là 3 gars tous étonnés de nous voir alors qu'ils tapent la discussion au soir des élections ... Ils nous proposent de partager leur chambre en rigolant ... En fait eux aussi n'ont pas de chambre et squattent juste la table du petit déjeuné ... On ne demande pas notre reste, trop crevés, on s'affale à coté de nos machine direct sur la moquette du couloir ....
Une tête passe : 'Euh, vous dormez là ?!?" "Oui, il n'y avait plus de chambre !" ... Je réveille rapidement Dean qui sort tel un automate, les deux pieds sur les pédales, nous voici reparti à la conquête du petit déjeuné ...
Le matin après l'hôtel on repart vers Dieppe
Hum !!! les bons croissants et le café, le moral est au beau fixe, la pression du brevet a disparu, on espère juste que les copains n'ont pas eu trop froid !!!
Doucement avec Dean à regarder les ventilateurs

Vers 10h00, nous arrivons à Dieppe, visite de la vieille ville, de la plage. Une terrasse de café au soleil, les gens qui passent, que du bonheur !
Dieppe et ses terrasses

Le château et la falaise
Le train est à 13h00, on se fait un petit restau de poisson avant de partir ? Oui, c'est cool, pour moi des moules marinières et une raie aux câpres ...
La plage et le temps qui se dégrade

Dean, c'est plutôt les huitres et raie au câpres, un dessert et retour à la maison ;-)

Les beaux immeubles du front de mer ... Dean décompresse !

On arrive finalement à 16h00 à Paris, juste le temps pour aller voter et de réfléchir au prochain 400km ... Ce sera le 26 mai à Troyes mais là pas le droit à l'erreur !

Bonne semaine à tous
Amicalement
Philou

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