Aux Sangliers d'Arbonne

dimanche, décembre 14, 2008

Discours de Françoise

Eh bien, c'est le moment de faire le point. A l'issue de cette année, sur les menus et les activités de nos sangliers.
En ce qui concerne le menu, je vais si vous le voulez bien, distinguer deux catégories :
  1. Catégorie des solides : écoutez bien ! 82 saucissons secs, 92 saucissons à l'ail, 102 patés (toutes saveurs confondues), 93 pots de rillettes, 112 mortadelles, 103 salamis, 52 pains surprises, 72 gâteaux.
  2. Catégorie des liquides : 198 bouteilles de vin rouge, 160 bouteilles de rosées, 14 cubis de vin blanc, 158 bouteilles de champagnes, 48 canettes de coca (pour le président), 3 bouteilles d'évian, 1 bouteille de badoit.
Excusez moi, j'ai oublié une catégorie : celle des légumes verts, où l'on dénombre 2 bocaux de cornichons !!

Les activités
Ce qui les rassemble tout de même : le VTT, soit si je ne me trompe pas et je vous demande de bien suivre :
  • 1h00 X 4 dimanches dans le mois soit 4h par mois, on multiplie par 10 mois, soit 40h par an
La sieste
  • 3h X 4 dimanches dans le mois soit 12h par mois soit 120h par an
Donc 40h de vélo, 120h de sieste, et on rajoute 95 heures de pots après le vélo ... Cherchez l'anomalie !!!!!!!!!!!!!!!

A part cela, rien de nouveau ...
Ah si, j'oubliais : 45 anniversaires, 6 diplômes, 2 départs à la retraite, 4 nouveaux élus, 3 chambres à air, 5 vélos neufs (dont un pas encore arrosé : petit malin !!), 5 rayons et 4 pédaliers.
C'était pour les chiffres ...
Et aussi, il y a ceux qui prennent du galon, ou qui vont en prendre.
Pensée émue pour mon frère, heureux grand père !!!
Et une réalité, nous sommes de plus en plus nombreuses MESDAMES, à être ou devenir des grands-mères qui assumont totalement notre nouveau rôle, et nous ne pouvons que constater une triste réalité : celle que nous dormons de plus en plus avec des grands-pères !

Mais ne t'inquiètes pas, Président, ton beauf te rattrape (pour une fois , si j'en écoute les commentaires de tes chers sangliers)
LA RELEVE EST ASSUREE, des petits sangliers pointent leur nez ...
Que de bébés à fêter, que d'évènements à envisager, ceux que l'on connaît déjà, et ceux que l'on découvrira au cours de cette nouvelle année ...
Et toujours avec cette si belle AMITIE, ne changez rien !!!!!!!!!!!!!!!!

Francoise

Discours du Président

Singularis

L’origine de son nom vient du latin « singularis » qui signifie : unique, isolé, solitaire.

C’est un mammifère omnivore proche du porc, dont il est l’ancêtre, appartenant à la famille des suidés.

Sa femme se nomme la laie, ses petits sont des marcassins, les jeunes sont appelés « les bêtes rousses » les vieux sont appelés « les solitaires ».

Le sanglier est vraiment une drôle de bête : à la fois il fait peur, à la fois il attire, mais jamais il ne laisse indifférent ;

Il est vrai qu’avec son avant-train puissant et son cou massif il impose le respect.
Il peut même susciter un peu d’admiration…féminine.

De tous ceux qui peuplent la forêt, on dit, et il serait stupide de ne pas le croire, que c’est le plus intelligent.

Rien ne lui échappe, quand dans la forêt profonde une brindille tombe :
le cerf la voit,
le chevreuil l’entend,
le sanglier, lui, la sent ;

Il faut reconnaître qu’avec le bruit habituel de la harde, il a, au demeurant, assez peu de chance de l’entendre. En effet, les cortèges de sangliers sont bruyants, non seulement par le bruit lourd de leurs pas, mais aussi par les grognements, cris, soufflements et autres reniflements.

On le traite de cochon, il est donc l’ancêtre du porc ;
Ainsi, lorsque qu’on a l’occasion de partager avec lui des moments de vie, voir d’intimité, on peut être surpris par quelques aspects bestiaux se manifestant principalement par des bruits incongrus dont la particularité originale est qu’ils peuvent provenir de divers orifices, parfois en même temps.

Des études sérieuses ont démontré que le sanglier n’était bruyant que lorsqu’il était en harde, comme si le nombre d’individus décuplait ses capacités bestiales.

Sous une allure bourrue, et, il faut le reconnaître, un tantinet désavantageuse, allure qui a d’ailleurs tendance à devenir de plus en plus désavantageuse avec le temps, le sanglier a le cœur tendre ;

Il ne laissera jamais une laie toute seule en forêt, surtout en période de rut, il est capable d’adopter plusieurs marcassins, surtout s’ils ont plusieurs mères.

La queue du sanglier mesure trente centimètres, les oreilles du sanglier sont toujours dressées.
Les fins de ces deux phrases ne sont malheureusement pas interchangeables.

Le sanglier a un sens très développé de l’amitié :
Avec ses copains, il partage le pain
Avec ses copines, il partage quelques racines, qu’il fouillera pour leur plus grand plaisir
(il fouillera les racines…pas les copines).

Sa nourriture est simplissime, il se contente de quelques glands, de champignons, de châtaignes ;
Cependant quand il lui arrive par hasard de tomber en forêt sur une bourriche d’huîtres ou un plat de charcuterie : il ne fait pas le difficile ;

Le sanglier affectionne particulièrement les zones arborées disposant de points d’eau.

Certains scientifiques prétendent que le sanglier vivrait mieux en forêt qu’à la maison, mais il semble que l’expérience ait été limitée à un mâle égaré.
D’autres considèrent que le sanglier pourrait vivre longtemps sans femelle, mais là encore les savants n’ont semble-t-il étudié qu’un vieux solitaire déprimé.

Chose curieuse : dans chaque harde on remarque un sanglier chargé de soigner ses congénères.
Ses résultats sont déplorables ce qui n’empêche pas l’élu de parvenir à un statut social inattendu.

Par contre il est acquit à la science, que chaque harde se choisit un chef, dont les qualités sont évidentes, et dont l’autorité naturelle se joue manifestement de quelques quolibets ou sifflets inutiles.

Le sanglier, notamment lorsqu’il est en groupe, peut parcourir des distances très importantes, traversant des chemins, des champs, des marécages, des routes.
Il n’est pas rare que les éléments les plus faibles de la harde, soit du fait de l’âge, soit du fait du manque d’entraînement,se fassent distancer et finissent par se perdre,errant stupidement en tournant en rond.
Ces pauvres bêtes ne doivent en général leur salut qu’à la force de cohésion du groupe, emmené par les sangliers les plus forts et les plus méritants.

On prétend qu’après l’effort le sanglier aurait tendance à dégager une forte odeur légèrement incommodante pour son entourage, surtout si par maladresse il lui est arrivé de tomber dans une bauge saumâtre.
Pour remédier à cet inconvénient il suffit que les femelles attentives aient préparé à son retour de virée dominicale un bain chaud à l’eucalyptus avant que de le décontracter de quelques massages non superflus.

On a en effet remarqué que les mâles se regroupaient de manière hebdomadaire un peu comme certains humains vont à l’église.
Les dérogations au caractère hebdomadaire ne semblent dues qu’à des périodes de froidure ou certains sangliers frileux préfèrent rester au chaud lovés dans les poils de leurs femelles lascives en prétendant une maladie imaginaire.
Le sens de ces rencontres hebdomadaires n’a pas été totalement élucidé à ce jour.
Ces regroupements, dont sont absentes les femelles endormies, ont manifestement pour les mâles un rôle d’entretien de leurs grandes capacités physiques.
Mais ce n’est pas tout, et même si le langage utilisé par les groupes n’a pu encore être traduit, il apparaît clairement que les conversations de ces animaux à l’occasion de ces rencontres sont d’une grande profondeur et d’un niveau de réflexion surprenant.

On a constaté également que ces rencontres se terminaient souvent de la même manière, comme un rituel, par la survenance de deux évènements manifestement complémentaires.

Tout d’abord tout le groupe accélère à la fin de la matinée d’efforts, et à ce seul moment la belle solidarité examinée jusqu’alors ne semble plus de mise, au point que tout semble permis à chaque congénère autorisé à gêner voir bousculer ses acolytes les plus frêles au risque d’accidents stupides.

Mais corrélativement, immédiatement après, on remarque les mêmes congénères, ennemis il y a seulement quelques secondes, enlacés pattes dans les pattes, en train de festoyer autour de quelques pauvres racines.

Comme si les sangliers avaient besoin de se mesurer avant de s’aimer.
Les sangliers ne parlent d’ailleurs jamais d’amour ou d’amitié entre eux.
Les mâles, les vrais, ni ne pleurent, ni ne s’abaissent à échanger sur ces sentiments qui leur font penser à leurs femelles fragiles.
Les sangliers, par pudeur ancestrale, se contentent de quelques claques dans le dos, ou bourrades de bienvenues, et c’est uniquement dans l’échange de leurs regards perçants, parfois brillants, qu’on peut admirer la hauteur de leur amitié.