Aux Sangliers d'Arbonne

lundi, août 27, 2007

Le Paris Brest Paris du Philou, l'escargot bleu du VPH _@_!!

Et oui c'est comme cela, tu te rates sur le brevet de 600 km de Rambouillet, tu n'as pas le temps d'en refaire un autre et l'épreuve mythique "Le Paris Brest Paris" que tu attends depuis 4 ans, te passe sous le nez. Remarquez, j’en connais qui ont fait pire, passer tous les brevets avec le plus brillant succès et ne pas s’inscrire, c’est pas mal non plus, certes il y avait des raisons ;-)

Pour l'escargot que je suis, l' échec de Rambouillet m'est tout de même resté un peu en travers des cornes : la difficulté du parcours, les conditions météo dignes des grands jours d'automne (voir d'hiver), la fatigue, le stress, tout me poussait à ne pas retenter une nouvelle expérience de ce genre, je n'avais pas réussi à dépasser Fougère (300 km). Rincé, j’étais rentré piteusement dans le camion de l’organisation. En ressortant le Baron, j'avais constaté une terrible cassure de la potence, ouf ! Finalement cela avait peut-être été une bonne idée de s'arrêter !
Mais que voulez-vous, voir les copains partir sur la route pendant que je regarderais leurs positions via internet, çà me plaisait moyen ... Non, non, il me fallait tenter quelque chose, pour les aider sur le retour, histoire aussi de comprendre pourquoi ce blocage digestif et ses vomissements me coupent soudain les watts, au point que je ne puisse plus effectuer un mètre supplémentaire (ceux qui m’ont vu à Fougère en juin dernier doivent savoir de quoi je parle ;-).

L’idée m’est donc venue, petit à petit, de partir depuis chez moi avec Blue Snail Blues, mon fidèle Baron, comme cela pas de trimballage en voiture, mieux pour l'écologie.
« Partir, juste histoire d'aller boire une bière avec un copain, Jean Pierre Cajean par exemple qui est Douarnenez et que je n’ai pas vu depuis un moment ! ».

« Arriver à Brest en même temps que tous les autres en bénéficiant d’un état de fraicheur pour suivre les autres sur le retour ».

Je dois rejoindre, à Nogent le Roi, mon pote Dean, le coiffeur, qui a lui aussi raté son 600. Cette option rassure ma douce Véronique qui ne voyait pas d'un très bon oeil ce périple.
A Brest, ce sera le plaisir de retrouver, Barbara, Julius, Jean-lou, Jean-Michel, Florian, Didier Varin et plein d'autres que j'ai vus sur les brevets et tout cela dans l'ambiance du PBP ... Eux partent que Lundi 20 Août vers 21h00.

Vendredi 17 août 2007 au soir, après le boulot, c'est la fébrilité du grand départ, j'ai fait la liste de tous les objets, me posant 3 fois la question de savoir s'ils allaient être utiles …
« Dean ne dit rien, s'il te plait! Oui ce duvet aurait pu m'être utile, l'oreiller aussi ! Et si tu avais bien voulu en manger, je n'aurais pas eu à transporter pour rien ce kilo d'abricots secs ... Tiens, tu t'es bien servi à Brest de mon gros couteau pour refaire ton siège, ah tu vois, c'était utile ;-) ».
Sérieusement, je crois que je vais devoir alléger ma liste pour 2011, mon baron affichait plus de 19kg sur la balance, çà c'est de la randonnée ! La chemise blanche et les chaussures de ville étaient bien agréables à l’hôtel après une journée passée à pédaler sous la pluie (Merci Daniel Bérenger pour ce conseil :-).
Je comptais me coucher de bonne heure, il est 3h00 du matin, je dois renoncer à trouver les pièces indispensables qui me manquent encore (dont mon support de GPS), je me couche en me disant qu'il faut prendre cela à la cool, c'est des vacances !

Samedi 18 Août
, à 7h00, je repars donc à la recherche de mes petits rebelles introuvables et oh miracle, vers 10h00 et sans trop d'énervement, tout est prêt et je peux enfin partir _GO__@_!!

Le départ de Cesson ... Mince le GPS est KO, où sont mes piles ?
_@_!! : "Merci Véronique pour tes piles, bisous, à bientôt !"

Je prends aussi le temps de prévenir Dean que : "Bin oui, c'est pas 7h00 comme prévu, désolé :-/". Le temps est particulièrement beau et à peine 1h00 plus tard, me voici à la Ferté Alais. Ce début de parcours est très agréable, nous en avions déjà fait une partie avec Jean-Michel et notre club de Vaux-Le-Penil. Certes, je n'ai pas l'occasion de rouler avec des américains comme Dean, mais cette solitude est pour moi une phase de concentration ...

Cà roule, il fait beau ... à la Ferté Alais

Etrechy, Marchais, Dourdan, mon GPS m'annonce les changements de direction avec la précision d’un coucou suisse, je croise toujours deux informations pour me guider, le GPS et un petit road book que je rends étanche avec du plastique.

Cà roule moins sur l'autoroute ... Aie, le temps se gâte

Je pense un instant m'arrêter chez René Marty qui m'a laissé des messages et qui est au courant de ma progression grâce à mon GPS émetteur.
_@_!! : "Désolé René, mais je suis bigrement à la bourre et ne voudrais pas trop faire attendre Dean à Nogent le Roi"

Je me chante toujours des petites chansons pour cadencer mon pédalage, j'ai la pèche ... A 15h00, j'ai rejoint Dean dans un café de Nogent. Il me montre toutes les modifications qu'il y a apportées à son High-Racer, comme sa toute nouvelle ceinture de sécurité qui lui permet une puissance accrue dans les côtes ! Je ne suis pas encore convaincu, sa puissance vient surtout de la légèreté de son cadre et du soin particulier qu'il porte à prendre un minimum d'affaire ...
_@_!! : « Au fait Dean, c'est quand mon stage sur ce sujet ? ».

Senonche . eh non, pas le piano Jazz à la poubelle, Ray est pas loin !


On est pas là que pour rigoler (encore que !), un thé et nous voici parti pour 110 km qui nous sépare de MAMERS ...
« Je vais voir ma mère qu'habite à Mamers,
Préviens ta mère qu't'arrive à Mamers ...».
Des kilomètres comme cela à chercher le bon jeu de mot ...
(si vous en avez sur Mamers, mettez les dans les commentaires, on se les ressortira en 2011)
...

L'après midi se déroule au fil du bitume humidifié des premières gouttes de pluie, la fatigue commence à se faire sentir (normal, seulement 4h de sommeil).
A Neuilly sur Eure, un hoquet du GPS, me plonge dans une profonde hésitation. Dean sort sa superbe carte (en 2011, je t'apporterai mon fer à repasser pour en refaire les plis) ...
Dean : "On va pas passer par Mortagne, mais plutôt Rémalard, Bellême, Mamers, çà me semble mieux !"
Philou _@_!! : "Bin mince alors et pour mon boudin ??"
Dean : "T'inquiète pas Mamers a toujours du boudin !"

Vidéo de Didier Varin sur le départ du vrai PBP 2007 comme si vous y étiez
A Longny-au Perche, on décroche donc du parcours officiel pour une partie qui paraissait plus facile sur la carte. Mais il y a un MOND entre la théorie et la réalité, ce qui semblait relativement plat via Michelin se révèle un champs de montagnes russe, dans l'une d'elle nous sommes enfumés par une vieille Ford Model A 1930, une des rare voiture du secteur ...

D'où il sort ce plan d'eau !... Attention devant Dean fumé !

La dernière partie est plus roulante. Je précède Dean, quand je vois soudain un escargot traverse la route Oups _@!! Je change ma trajectoire en contrôlant celle de Dean, ouaaahh ! çà passe juste, on a du lui friser les moustaches, pardon collègue !
Philou _@_!! : "Dean, t’as pas écrasé l’escargot au moins ?"
Il ne m’a jamais répondu sur ce sujet, en fait, je pense qu’il ne l’a pas vu …


Cyclistes de tous poils, respectons la nature et prenons soin de ne pas écraser les animaux comme les voitures !

Bisou, le village de naissance de Carlos ... Le coucher de soleil de Mamers



Mamers est derrière ... Le tableau de bord à Mamers

Nous voici enfin à escalader la dernière côte de Mamers, 201km. Vite l'hôtel, Le bon laboureur, nous les avions contacté à Neuilly-sur-Eure pour prévenir de notre arrivée vers 21h00 et justement il est 21h00. Le réceptionniste, étonné de nos drôle de machines, nous reçoit de manière très sympathique.
_@_!! : "Nous sommes les messagers du Paris Brest, vous savez qu'à partir de Lundi soir, vous allez voir défiler 5000 cyclos ici"
Le receptioniste : "Euh, on est fermé à partir de dimanche soir !" .
Le temps de poser les affaires et de prendre une bonne douche. Nous redescendons rapidement au restaurant ...
_@_!! : "Deeeeaaannn, y a pas de boudiiiin !!!!!!"
Pas de boudin, pas de pâtes, certes, mais en y regardant de plus près, la carte de ce restaurant approche la gastronomique de Pont Alleyras (les amis d'Allègre me comprendrons ;-)...

Menu pas de Boudin ... Bin c'est chouette tout de même non ?


T'as pédalé aujourd'hui ... Hein quoi, mais de quoi tu parles ?



Attention, les estomacs çà arrive ... C'est l'entrée, non j'déconne :-)

A défaut donc, Dean se laisse tenté par une variation de Cailles suivie d'une daurade et sa farandole de légumes, pendant que je choisis le Duo de saumon et le pavé de boeuf aux 5 poivres. Pour le dessert, nous optons ensemble pour de fines lamelles de crêpes au miel, accompagnées de glace aux marrons, un délice et surtout très bien équilibré au niveau des rations. Bref un endroit à recommander à tous ! Place au repos maintenant, en ouvrant la fenêtre pour réactiver le GPS émetteur à la demande de Jean-Michel, qui m’a laissé 2 ou 3 messages sur ce sujet, je remarque qu’il pleut, ce genre de petit crachin qui te pénètre jusqu'aux os quelque soit ta protection ...

Dimanche 19 Août, le sommeil a été réparateur, l'idée de repartir rapidement est freiné par la pluie qui continue de tomber, du coup on prend tout notre temps, douche, petit déjeuné copieux, rangement méthodique des affaires dans les sacs étanches ... Dean est à la ramasse, il ne retrouve pas son compteur, enfin le voilà et on finit par décoller de l'hôtel vers 10h00 ...
Je me souviens de cette D311, lors du brevet de Rambouillet, il nous était déjà tombé un orage de grêle sur la couenne, mais bazar, il pleut toujours dans ce coin !
A Fresnay-sur-Sarthe, on se charge un peu plus en prenant un peu de ravitaillement pour la journée, Dean à la bonne idée de me donner ses recettes, la crème de marron, c'est l'Overstim du pauvre, mais bien meilleur et tout aussi efficace ! Un concombre, du jambon, des bananes ... _@_!! : "J'prends aussi des champignons, mouais pourquoi pas !"
Le patron du super marché connait bien le Paris Brest, il ne semble pas étonné de nous voir ici et se prépare à recevoir les concurrents, il compte aller voir passer en pleine nuit dans la campagne, pour le plaisir de ces petites lucioles hésitantes de la nuit, ses yeux pétillent de bonheur ... Nous le laissons la tête dans le PBP. Bigre nous ne sommes pas en avance il est 13h00 et aujourd'hui j'avais prévu d'arriver à Becherel qui se trouve à 180 bornes d'ici. Aller, on roule Audax avec du plomb dans les sacoches ... L'après midi est plus agréable, les villages du PBP passent doucement, Villaines la Juhel tous les panneaux annonçant l'évènement sont prêts, on s'arrête dans un café turf pour grignoter un morceau à défaut de trouver un restau dans ce village :-/ Une bière, deux croques monsieurs chacun, on laisse les turfistes collé juste devant le poste pour certains ...

Moi le turf ... Me laisse sans voix

Nous ne ferons pas 800 km aujourd'hui, l'étape doit être revue à la baisse, on vise Fourgères.
On passe Villaines la Juhel et 10 km plus loin, il y a cette maison où cet anglais qui m'a filé un bon coups de main lorsque j'étais malade sur le 600km en Juin dernier. On s'arrête et là avant même que l'on ait fait un pas vers la maison Ken en sort et me reconnait ...
Kent : "Hello Phil, oh you feel better to day"

Il nous invite boire un café, lui et sa femme Lorenne sont adorables, on parle de leur maison ... Ils ont installé pour le Paris Brest Paris cette gigantesque flèche visible de jour comme de nuit grâce à l'astucieux bricolage de Ken. Ils nous montrent les photos de leur maison qui porte tant d'histoire, nous faisons la visite du jardin et des communs ... On resterait bien là en vacances qu'en penses tu Dean ? Hélas, nous devons partir, on reviendra Kent et Lorenne, à bientôt ...

Niort la Fontaine et son magnifique Château que peu du PBP on vu !

Vers 20h00, on arrive à Fougères, il a bien plu dans l'après midi et tout est trempé ... L'hotel des voyageurs nous tend les bras, mazette deux étoiles avec un restaurant gastronomique juste à coté, belle salle de bain et eau chaude à gogo ... Le restaurant est hyper classe et je ne fais pas trop glauque avec ma belle chemise blanche ... Apéritif, mise en bouche, entrée de légumes, pavé de boeuf (oui, y a toujours pas de boudin, on s'éloigne :-/), des glaces en dessert, un repas réconfortant ...

Lundi 20 Août, j'ai tellement bien dormi que je resterais bien encore un peu ici, avant de reprendre la route, on profite du merveilleux petit déjeuner, il y a de tout, jambon, tartines parfaitement grillées dans un grille pain hyper sophistiqué. Dean me sort sa spiruline pour se recharger en oligo éléments ... Ce matin c'est moi qui suis à la bourre, 9h30 j'ai paumer mes gants, bon il ne pleut presque pas, on y va ... On jardinne un peu pour reprendre la bonne direction, personne n'arrive à nous donner le bon chemin. Finalement, j'enclenche le GPS et d'un coup, je vois un panneau du Paris Brest ... Hélas au bout d'un moment, Je me rends à l'évidence, les indications du GPS ne sont pas les mêmes que celles du road book. Aie ! Dean , sort sa carte ...
Tu ferais bien de pas faire le fier avec ton GPS Philou !

Marche arrière, on retourne vers Fougères, on essaye de couper pour rattraper le bon parcours qui est plus au nord, hélas ce n'est pas dans la bonne direction, on arrive au bout de 9 km de montées dans un village qui manifestement tourne le dos à notre vrai chemin. Mince, je tape une crise d'énervement, il est 11h00 et nous sommes toujours à 5km de Fougères ... Nouveau retour arrière pour 5 km, je décide de reprendre le GPS qui est programmé avec le parcours du PBP de 2003 différent de celui de 2007. Je comprends enfin, de tout façon, les deux passent à Sens de Bretagne, alors on y va ! Pour ne rien arranger la pluie se met à tomber de manière violente. Dans le premier village mon GPS semble perdu, il y a 4 routes et après 5 ou 6 essais, je ne sais plus où aller et la pluie qui n'arrête pas ... Il s'en suit un petit différent entre Dean et moi, lui avec sa belle carte et moi avec ce GPS de débutant ... Finalement, je lui fais retrouvé ses esprits en me mettant à l'abri ...
_@_!! : "Dean, j'ai trouvé, c'est par là ... Mais où est il ?"
Je me retourne Dean a disparu avec sa carte, je tire tout droit et fini par trouvé le bon chemin, bien bitumé mais toujours sous la flotte qui redouble de vigueur pour ajouter à l'énervement ...
C'est drôle, nous n'étions qu'à 3 km de Sens de Bretagne, nous voulions rattraper notre retard de la veille, ben c'est raté ! Toujours pas de Dean, je continue vers Feins ... Soudain, je vois une pelleteuse 4x4 énorme et derrière Dean est à l'aspiration, quelle rigolade de le voir passer à fond comme cela, il a oublié la pluie, je suis tellement mort de rire que je ne peux pas suivre et le laisse partir. Je continue à mon rythme Audax 22-23km/h, sous la pluie c'est déjà pas mal, Dean est arrêté un peu plus loin, dans une boulangerie, un délicieux sandwich jambon crudités pour chacun. On fait le point, ce serait pas mal d'arriver à Loudéac ce soir ... On repart sous la pluie, je commence à regretter d'avoir oublié palmes, masque et tuba, enfin pour parer la pluie j'ai mon truc à moi, un truc d'escargot, je gonfle ma carapace de kaway en chantant une petite improvisation, cela me met pression et je peux alors affronter n'importe quoi ... Et çà tombe bien car cet après midi, c'est le déluge. Ce n'est plus une route devant nous, c'est un torrent, les voitures nous projettent des baignoires entières, les camions j't'en parle même pas ! Heureusement l'escargot çà roule bien sous la pluie, sans s'en rendre compte on finit par arriver Saint Meen le Grand, il y a là, dans une éclaircie, des organisateurs plaçant les derniers panneaux indicateurs du PBP.
_@_!! : 'Ouais les gars, bravo pour l'organisation, les indications sont parfaites !'
GO : 'Que faites vous là ?'
_@_!! : 'Ben c'est une longue histoire et il nous reste encore de la route avant Brest ... A bientôt'
La suite jusqu'à Loudéac, je la connais pour être venue la reconnaitre en 2003, à 5km du but la pluie s'est arrêtée, dans une des dernière côte qui nous sépare de Louéac, soudain une voix sort d'un véhicule qui nous double :
JPL : 'Philippe Ravary ? Je vais m'arrêté un peu plus loin'
_@_!! : 'Mince c'est qui ce gars ... de l'organisation ?'
Un peu plus haut la voiture s'est arrêté et il se présente, Jean-Pierre LECAM ... Je ne sais vraiment pas d'où il sort comme cela, mais il connait tout de moi, en fait, il a eu tous les infos par Mireille qui surveille notre progression via internet ... Jean-Pierre est adorable, il a placé un camion pour pouvoir héberger les aventuriers du PBP ...

Dans le camion de Jean-Pierre, Chocolat à gogo


D'autres passerons après nous à Loudéac Malric Leborgne ... Jean Michel Joffre


Cette rencontre est réconfortante après une journée de pluie, nous sommes encore complètement trempés, il nous propose un bon chocolat et des boissons gazeuses. On décline son offre d'hébergement, mais on lui propose de venir diner avec nous dans l'hôtel routier que nous avons déniché en haut de Loudéac, il le faut recommander à tous tellement c'est génial, pour 11€, vous y mangerez comme jamais .. Et j'y ai pris la plus agréable douche du monde ... Contrairement à celle de la journée celle-ci était chaude !

Séance étendage de linge ... et de carte

La soirée est riche en discution autour du Paris Brest, les copains sont partis maintenant, au moment où Jean-pierre nous sort sa bouteille de Calva les copains sont sur la route du vrai Paris Brest Paris, ici il pleut toujours des cordes ... Ouah jean-pierre un tout petit verre alors, juste pour gouter (J'adore le calva et celui ci mes amis !!! Je crois que tu vas devoir venir faire un tour chez moi avec ta bouteille et ton marsupilami qui m'adorent je le sais ;-).

Mardi 21 Août, au reveil, je suis parfaitement au point dans ma tête, je me sens en forme et prêt à affronter le dernier passage vers Brest, pour le retour je compte effectuer le 600km d'une seule traite si tout va bien ou me laisser doucement rattraper par Jean Michel et finir le parcours avec lui. J'espère qu'ils n'ont pas trop eu de galère cette nuirt et que le temps a été clément pour eux ... Par la fenêtre, c'est toujours grisouille ... Le temps de prendre le petit déjeuné, il est presque 9h30 !
On nous annonce que les premiers sont déjà aux portes de Loudéac ... Ouahou déjà ?!? Je me grouille de descendre au contrôle. Effectivement, Jean pierre est déjà sur le pied de guerre, après un rapide graissage de Blue Snail Blues, je prends la route sans attendre Dean qui me semble vouloir les voir passer au contrôle, pour ma part, je trouve que ce sera tout aussi sympa de les voir sur la route ...
Bigre, mais c'est que çà monte ce coin Treve, Grace-Uzel, c'est beau, c'est la vrai Bretagne comme je l'aime (nous sommes souvent à Sables d'or près d'Erquy avec Véronique), Dean m'a rejoint, il a l'air aussi en grande forme. Les villages sont en fête et tous les bénévoles sont en cuisine impatient de recevoir les premiers. Nous sommes les messagers, ils arrivent, ils arrivent ...
C'est vide mais bientôt 5000 Cyclos passeront ici !
Au carrefour D 790/D 49 alors que dean est parti devant, je suis rejoint par une première moto : 'Oui, ils ne sont pas loin, un peloton, non il n'y a pas de vélos couchés'
Mince moi qui pensais que les premiers seraient
Ymte Sijbrandij et Hans Wessels à Loudéac


Un peu plus loin une nouvelle moto me double plus rapidement, les voilà, les voilà !
Je m'arrête au carrefour pour ne pas les géner et prendre une photos, hélas la scène se passe tellement vite que l'appareil n'a pas le temps de déclencher sauf trop tard, il faut dire qu'il ne pète pas la forme avec la pluie d'hier ...
Le Groupe de Tête, enfin ce que j'ai pu prendre, il y avait une fille avec eux ?


J'ai juste le temps de graver dans ma mémoire une image que je n'oublierais jamais, celle de ce cycliste affuté comme un animal sauvage, sa tête comme celle d'un renard, les mains sur les freins, le buste en avant, dépassant le vélo, me regardant d'un air complice, sa volonté semblait telle que son corps entier était déjà à l'arrivée avant le vélo, l'esprit concentré sur ce but unique ! ... La suite est nettement moins glorieuse, si les cyclistes semblaient dans l'esprit du Paris Brest Paris, la camionnette qui les suivaient, maquillée en utilitaire d'artisan (j'aurais préféré la bétaillère de Guilain Lambert), l'était nettement moins. Au carrefour, les motards des organisateurs, se mettent en travers et lui demande de respecter la règle qu'aucune voiture ne peut suivre les cyclistes sur le parcours. Il s'en suit une volée d'insultes complètement injustifiées de la part du conducteur, qui manque de renverser les motards en prenant tout de même la route pour suivre ses coureurs ... Aie aie aie, les mecs le PBP, c'est une épreuve d'une beauté incroyable qui demande aux organisateurs un dévouement extraordinaire, mais là ce truc gâche vraiment ce qui ne devrait être qu'une fête. Pour moi tout ceci n'est pas dans l'esprit de la randonnée, mais plutôt une série de 'Run' de 80-100 km avec toute la sécurité du véhicule d'assistance, où est l'aventure ? Autant faire tout le parcours dans une voiture ... Vélo en carbonne, deux petites gourdes et encore ... Tu crèves, tient voilà ta roue neuve ! Tu veux un peu de crème ? Donnes moi ton kaway, il ne pleut plus ! Tu veux un petit colire pour tes yeux mon chéri ?
Bon, c'est sur ils sont les extraterrestres de la vitesse, mais est-ce vraiment cela l'aventure du Paris-Brest-Paris, je vous laisse juge !
Je repars tranquillement avec mes bagages, mes pensées et ma quête de cycliste complet ...

Un solitaire derrière le groupe de tête ... Puis les suivants ...

J'arriverais à Brest avec le dernier de ce groupe ... Le haut des monts d'Arrhée

Je passe Carhaix et ai un petit coup de calcaire, la faim ou la fatigue des bosses ? Toujours est il que je n'avance pas trop, je contrôle ma glycémie ... Ouahou 410 mgl/dl de sang !!! Mince, je fais le yoyo depuis cette nuit un malaise à 3h00 du mat , le copieux petit déjeuné pour le compensé m'envoit maintenant en hyperglycémie ! Une petite piqure d'insuline pour remettre les pendules à l'heure ... Gasp j'ai aussi mal à l'estomac ... J'entre dans un bar pour le remettre d'aplomb, c'est le Bagdad Café ou celui d'Amélie Poulain, il y a là Véronique gérante du bar, qui semble fatiguée de ce lieu, je lui commande un thé, elle n'en n'a pas, un chocolat pas non plus, finalement un perrier, puis elle comprend que ce n'était pas un carré de chocolat et m'en prépare un sans lait ... Cà fait beaucoup de bien, je récupère, pendant ce temps, elle laisse aller ses pensées qui sortent de sa bouche comme si elle était seule ... J'aimerais l'aider, lui conseille de partir en vacances, d'aller voir ce café extraordinaire du coté de Trévou-Tréguignec, l' Elektron Libre où des musiciens tapent le boeuf tout la nuit avec une ambiance qui te remonte le moral et qui la changerait de ce bar vide ou presque ... Je repars vers Brest espérant qu'elle se sorte de là où elle n'aime plus être ...
Je retrouve petit à petit la forme et même plus, supporté par une foule de plus en plus nombreuse à l'approche du haut des monts d'Arrhée, je me sens pousser des ailes ...

Le haut des monts d'Arrhée ...
Pont Albert-Louppe vue sur la rade de Brest


Je bascule vers la pointe de la Bretagne, c'est magique, d'une beauté grandiose ... Brest me voici enfin, 15 km de descente pur bonheur. Sur le plat qui s'en suit je rattrape un cyclo PBP avec lequel je vais jusqu'à l'arrivée, un cyclo local nous accompagne aussi et la vitesse est plus qu'honorable 35 - 40 km après être descendu vers la rade et passé le pont piéton de la recouvrance on a faillit avoir un accident de poussette qui a été projetée par le vent, nous voici dans la dernière montée pas de foule juste les voitures polluante comme partout ailleurs !

Pont Albert-Louppe vue sur le Pont de l' Iroise ... Un Paris Brest star !


Le gigantesque hall d'arrivée te tourne la tête, j'en reviens pas, je suis à Brest, il y a là tous les passionnés de l'épreuve, les discussions riches complicité, chacun raconte ses aventures. Tous sont étonnés par les vélos couchés, ils veulent comprendre tous les détails de nos machines, les douleurs que nous pouvons avoir, les avantages. Dean est déjà parti à la recherche d'un hotel pour la nuit, il tombe sur l'Astoria dont le patron est des plus sympathique, il connait le Paris Brest et nous ouvre le garage pour ranger nos VPH. On peut prendre notre temps nos amis dorment à Loudéac , comme l'hôtel ne fait pas restaurant, nous retournons en centre ville pour en trouver un de ceux qui pourrons nous faire des pâtes. Puis on se couche rapidement.


Mercredi 22 Août, C'est le GPS qui nous réveille à 4h15, les téléphone n'ont presque plus de batterie et comme nous n'avons pas pris les chargeurs, il va falloir économiser. La dame de l'hôtel nous a très gentillement préparer un thermos de café et des tasses, Dean a acheté des petits pains au lait ... Petit déjeuné au lit, c'est le must du must, bon on fait tout de même dans le rapide car il y a de la route à faire aujourd'hui. Je ramène grâce au GPS Dean sur le parcours, après l'avoir attendu pour un problème d'évacuation, je le vois disparaitre avec un groupe de furieux, rien à faire dans les côtes j'ai trop de poids par rapport à lui et là il faut gravir les monts d'arrhée, je prends mon mal en patience et monte à une allure raisonnable mon but aller le plus loin possible aujourd'hui. Dans la pente, je regarde les cyclos descendre vers Brest, çà roule vite, soudain des vélos couchés, Julius et Barbara ouaais aller les champions, vous êtes les meilleurs ...
Barbara et Julius après le Paris Brest Paris 2007 en visite à Cesson !
Ils n'ont pas le temps de s'arrêter pour taper la causette. Finalement, j'arrive sans problème au sommet, cela n'est pas si long que cela et je tiens une vitesse honorable face au vélos carbonne qui remonte, c'est bon pour le moral !
Au Contrôle de Carhaix, sens retour ! Après c'est à fond pour moi, plus de photos !

Après Carhaix, ou je m'arrête très peu, juste pour voir le contrôle, je croise successivement Dan, que je souhaite féliciter et remercier, vraiment tu es fantastique et tu ne sais pas à quel point tu m'as aider sans le savoir dans cette aventure, ta sagesse, ta modestie, ton courage sont des modèles pour moi ... Dan me semble très bien placé à ce moment de la randonnée, il a l'air en forme ... Un peu plus loin je vois arriver Jean Michel, je fais demi tour pour essayer de le rattraper ... Bazar impossible, je dois remoncer, il roule le gars ... Je ne m'inquiète pas JM, il se pourrait faire sans problème Strasbourg Brest Strasbourg, j'ai intérêt à être en forme quand il va me revenir dessus dans quelques heures. Pour le retour, au fils des kilomètres tout me semble plus roulant, je pédale facile sans jamais taper dedans, aider par le vent tout va bien pour moi ... Certes par moment, je me prend la pluie, sur les hauteurs de Treve / Grace-Uzel je m'arrête pour manger sur un des lieux animer du PBP, l'ambiance est encore survolé après la nuit blanche qu'ils viennent de passer avec les concurrents. Pâtes et jambon, c'est mon régime et sa marche, le petit plus plaisir, c'est une bonne bière pression ouuuuahh çà fait du bien ! La pluie s'arrête (enfin pas tout à fait), je repars vers Loudéac où je retrouve Jean Pierre et Marsupilami dans le camion, il m'offre un chocolat sans lait et me raconte tous les déboire des autres, j'apprends que Jean michel a eu beaucoup de galères de crevaison et de sérieux problèmes la nuit avec la pluie, sa dynamo et ses lunettes qui rendaient sa vision impossible ...

Dans le camion avec Marsu ... Un bon chocolat et tout va même l'estomac !



Presque pas chargé Blue Snail Blues _@_!?



Bon j'espère que les nuits seront plus calme maintenant, le temps devrait s'amélioré, il faisait presque beau en partant de Brest ce matin ! Jean Pierre pense que je suis HS car je pique un micro roupillon dans son camion avec le Marsu (qui m'adore je le sais :-). En fait, je cache bien mon jeu car je tiens une pêche incroyable ... Je repars vers 15h30-16h00 de Loudéac et me met à rouler avec bonheur, rien ne m'arrête, les cyclos du PBP avec leurs vélos en carbone, sont étonnés de voir mon engin charger comme un bourricot rouler bien plus vite qu'eux, je discute avec pas mal d'entre eux l'ambiance est chaleureuse, on rigole, je fais le clown en essayant de ne pas trop les déranger ...
A Becherel, je décide de m'arrêter manger un morceau, le lieu est rustique et la patronne m'autorise gentillement à prendre une douche avant le repas, alors qu'elle attends un groupe de femme qui font le PBP. Le diner est copieux, pomme de terre et hareng en entrée, jambon et pâtes en plat de résistance pour changer un peu, un demi et en dessert une bonne crème brulée ... Alors que je termine le repas un couple de l'organisation vient se mettre à la table d'à coté, la discussion s'engage, je raconte mon aventure, la femme me donne le numéro 000 et me dit qu'elle va venir contrôler mon éclairage ... En sortant, alors que je repars, elle hèle un groupe de cyclo :
FdO : "Eh, eh les lumières ... Numéros ???? pénalité, j'vais vous rattraper, pénalité, pénalité"
Il fait encore un peu jour et les gars sont en peloton, ceux du milieu n'ont effectivement pas mis les éclairages, mais en roulant de nuit comme cela si ceux qui se trouvent au milieu mettent leurs éclairages, pour peu qu'il soient plus puissant, ils provoquent un cône d'ombre qui gêne ceux de devant ... Alors que faire ?
Je les rattrape, celui qui n'avait pas de lumière est un russe ... Oh c'est fou le PBP, un russe ici !
On roule ensemble jusqu'à Sens de Bretagne, il se remet à pleuvoir, décidément ce PBP est celui des escargots ... Le groupe éclate alors en morceaux, ceux qui veulent s'abriter, ceux qui veulent en finir ... j'ote pour la troisième solution, le : "je m'arrête quand il pleut trop fort et repars au plus vite". Peu avant Fougère, il se met à tomber un déluge d'eau froide, je trouve refuge dans un abris bus, cela dure un bon moment, de temps en temps je vois des vélos passer "Courage les mecs , Fougère ne doit plus être très loin !" ... Un vélos couché avec pointe arrière est arrêter un peu plus loin, j'appelle le type pour lui dire de venir me rejoindre dans cet abri mais il ne bouge pas. Quand la pluie baisse d'intensité je pars le rejoindre, c'est un allemand il a l'air complètement perdu, je trace la route et il me suit ... Quelques minutes plus tard nous sommes rejoint par Jéjon et son Dechenne Aï Racer, il avance avec une facilité déconcertante, je suis très heureux de faire sa connaissance, nous parlons de Laurent Dechenne et son génie créatif, de la Belgique, du restau au boulet de viande, des frites et de l'ambiance géniale de ce lieu, on oublie la pluie, qui nous oublie aussi et Fougère surgit à notre insu. Après avoir erré au contrôle, je négocie avec les fabuleux organisateurs du PBP, une place dans le dortoir de la course, génial je choisi le réveil à 4h00, met mes vêtement trempés dans la chaufferie près des toilettes (personne n'y avait pensé) et m'endors comme une masse ... Peu avant 4h00, je sens soudainement ma tête bouger en arrière, c'est l'un concurrent, certainement exaspéré par mes ronflement qui me tire les cheveux ... Désolé gars, j'fais pas exprès :-/ Cà tombe bien, je voulais justement repartir de bonne heure, je regroupe toutes mes affaires, un bon café et je repars dans une relative moiteur. Je roule cool pour chauffer, puis de plus en plus, la forme est là et ce matin je vais prendre un bon petit déjeuné chez mes nouveaux amis Anglais de la Croix Barbe à Haranges. Au Ribay, alors qu'il pleut de nouveau, je m'arrête dans une belle boulanger ie tenue par une charmante polonaise, je prends du pain aux céréales, de délicieux croissants et lui demande asile en attendant que la douche extérieure baisse un peu la pression. Au bout d'un moment, il me semble que la pluie est moins forte et je me décide à partir rapidement ... Un peu trop car alors que je dévale la pente, je me rends compte que j'ai oublier mes croissants, je remonte, la boulangère est morte de rire de me revoir venir les récupérer, moi aussi d'ailleurs :-D ... J'arrive pour la deuxième fois au bas de Ribay, c'est alors que le ciel me retombe sur la tête un bon déluge comme seul les escargots savent les apprécier ... "Mouais, bin, je monte doucement _@_!! Hue cocotte !". C'était la bonne idée de mettre les croissants et le pain dans un sac en plastique, lorsque j'arrive chez Kent et Lorenne vers 10h30 ils sont très heureux de me voir et moi aussi, ils me proposent une bonne douche mais chaude celle-ci, je ne peux refuser, je suis frigorifié, un bon chocolat, quelques tartines, Lorenne me parle de sa maison, de leur vie dans cette région qu'ils adorent, je suis bien, je crois que je resterais bien là avec eux ... Kent est à fond dans la course, c'est incroyable de le voir encourager les concurrents, leur indiquer la bonne direction et contrôler la circulation à ce carrefour, il a fait cela toute la nuit ... Je repars en les remerciant (vivement qu'ils viennent à la maison, on pourra leur faire découvrir notre région aussi) ... Kent me donne le feu vers et j'envoie les watts ... pas pour longtemps car j'aperçois un ou plutôt une cycliste dans la galère ..
_@_!! : "Euh, çà va ?"
Michèle : "I don't speak french !"
C'est une américaine, Michèle n° 1967, elle a un beau Scott Carbone comme celui de Jean-Charles Gosselin, je n'aime pas la voir malade comme cela, cela me rappelle trop lorsque j'étais dans ce genre de galère, j'essaye de l'aider comme je peux, sans trop la perturber, ni la déranger, pas facile dans ce genre de situation ! Je trouve incroyable le courage qu'elle a d'être venue jusque là !!
Michèle : "I died ..."
_@_!! : "Only 5 km and we will arrive at Villaines la Juhel, there, you will be able to eat and sleep"
Elle doit être seule depuis un moment et ses copains sont loin d'ici ... Je la laisse au contrôle entre de bonnes mains et repart en envoyant les watts fsssshhhh_____@_`` Direction Mortagne, le Boudin m'appelle ... Les kilomètres défilent tout seul, je ne sens pas la fatigue, mon pédalage est de plus en plus rond, comme un déblocage dans mon cerveau, lorsqu'il y a une côte, je change ma position me mettant plus en avant, elle est absorbée sans fatigue, la Sarthe, c'est un champs de bosses bien casse pattes. Au carrefour D311/D310, je vois un groupe qui nous encourage, je tire tout droit pour m'arrêter à coté d'eux, j'ai ma sacoche qui frotte depuis un moment et je vais la remettre. Je fais monter les enfants sur Blue Snail Blues, content de leurs avoir fait plaisir (j'ai appris par la suite que c'était les petits enfants du solide gaillard qui vous avait accueilli au pointage de Gacé lors du brevet qualificatif de 300 km à Mortagne au Perche). Je repars content avec 200 watts de plus, la descente vers Mamers est un vrai plaisir, çà change de la montée ... Alors que j'aborde les derniers contreforts de Mortagne, la pluie se met à retomber, le nuage gigantesque en forme d'escargot est là pour nous déverser sa pleine coquille d'eau froide, la route elle même, semble prendre un malin plaisir à nous ramener sous ce déversoir. Ah, ne t'avise pas d'ouvrir la bouche, tu pourrais te transformer en barrique de flotte ! La douche s'arrête juste à Mortagne et j'entre au contrôle attiré par une délicieuse odeur de boudin, direct je vais au stand :
_@_!! : "Il parait que Mortagne, c'est la patrie du Boudin ?"
JffB : "Ici, on a du boudin et du meilleur !"
_@_!! : "Et bien donnez moi donc une délicieuse part"
JffB : "On va vous le mettre dans du pain :-)"
_@_!! : "Du pain ? Mais c'est du boudin que je veux, pas de pain :-)"
JffB : "Oh mais je vois que Monsieur est connaisseur, ici quand on aime le boudin, on le mange cru !"
_@_!! : "Ah , oui et bien donnez moi donc aussi une part cru ;-)"
JffB et GhfB : "Cà fait plaisir à voir"
_@_!! : "Euh, vous avez aussi des pâtes ?"
JffB : "Ah non ici c'est l'boudin ! les pâtes c'est à l'intérieur"
Normandie Bent Didier Varin
J'entre avec mes deux grosses parts me chercher que quoi me faire la suite d'un bon repas du soir. Là, je vois Didier Varin, le Baron rouge, il ne me reconnait pas sur le coup et semble un peu fatigué ... Au moment où j'attrape enfin mes pâtes, il ne reste plus de boudin :-/ Je retourne donc au stand adoc
_@_!! : "Vous avez du boudin :-)"
JffB : "Mais c'est pas vrai qu'il a déjà tout mangé !"

Je reprends encore deux parts ... peut-être un petit peu trop, mais c'est comme cela l'escargot est excessif par moment ;-) ... Je décide alors de prendre tout mon temps pour le restaurer et me détendre (3h00) avant d'attaquer la dernière partie, la nuit va être longue, il reste 140 km avant Paris et j'y serais avant 7h00 demain matin ! Avant de repartir, incroyable je vois Michèle, elle est encore plus épuisée qu'à Villaines, elle s'endort sur la table, Courage michèle "Take care of you"... Je repars, il y a 20 km de montée pour Longny au Perche, je rencontre le sosie de Gérard Julien notre Facteur d'Allègre le boss des 2000 cols, en fait le sosie en question est un anglais du Kent, il s'envole vers le sommet pendant que je reste collé au bitume comme un escargot, il me faut le temps de digérer tout le boudin ... La côte se termine, mais je me sens de plus en plus mal, c'est comme un trop plein ... Oh, non pas de truc comme cela, allons mon Philou, aie çà passe pas et la vitesse s'en ressent considérablement, même le Flévobike caréné me dépasse ... Eh normal je suis arrêté, malade ! Vraiment tu n'es pas raisonnable ! Je remonte doucement sur ma machine après avoir évacuer le trop plein, je reprend mais la vitesse n'est pas là alors que la pente a disparu. Je me mets à gamberger, je ne vais pas m'arrêter là tout de même ... Alors que ma vitesse atteind difficilement 12km/h, il me vient la bonne idée d'écouter de la musique, j'enclenche le petit lecteur mp3 et dans mes oreilles tombe "Close Your Eyes" la version orchestrale de Ray Barretto l'album Homage To Art Blaket and the Jazz Messengers .... BOOOOOOOOSSSTTTTT______@_``
Blue Snail Blues se retrouve propulsé à 30km/h, incroyable, j'en reviens pas, tous les watts sont là, lorsque la musique s'arrête, je ne peux pas résister au plaisir de la réenclencher et encore et encore, à chaque fois les watts arrivent, je rattrape tous ceux qui m'ont vu malade dans la côte, c'est dingue, ils me voient passer comme un malade hurlant "Vivaaaa les Jazz Messengers !!!" ... Et ainsi jusqu'à Dreux, je m'arrête au contrôle et leur avoue que j'ai une assistance électrique, le contrôleur me demande où ... Je lui sors mon lecteur MP3 "C'est çà !!!".
Je retrouve Didier Varin, hélas quand je ressors après avoir bu un chocolat chaud sans lait, il est déjà reparti. J'accroche un polonais qui ne semble pas trop dans son assiette et deux allemands plus en forme eux pour reprendre la route, on jardine un peu après Dreux car je n'ai pas cette partie du parcours sur mon GPS et certaines pancartes ont disparu avec la nuit. Un groupe nous rattrape, ils ont l'air de mieux s'y connaitre ... enfin ce n'est qu'une illusion car nous faisons demi tour plusieurs fois. A un moment tout le monde est perdu, je me concentre sur mon GPS et quand je relève la tête tout le monde a disparu ... Heureusement, par instinct je trouve le chemin qu'ils ont pris et peux facilement les rattraper. Le polonais qui semble de plus en plus fatigué se prend une grosse boite dans un virage quasiment à l'arrêt heureusement sans gravité. Avec les bosses de Montfort l'Amaury le groupe explose complètement, une fois en haut je retrouve sur la route Didier Varin, on essaye de remettre un peu d'ordre pour ramener le maximum de personne mais rien n'y fait, il y a un groupe de furieux et derrière les dormeurs ... On choisit les furieux, mais sans pouvoir les rattraper, Didier à l'air de souffrir mais il ne dit rien, quand j'envoie les watts il me suit, même il en ajoute dans les côtes et là c'est moi qui ne peux plus suivre ... Les derniers kilomètres sont effectués avec un couple d'Italien, à jouer au chat et à la souris ... On s'offre même de luxe de se faire un petit sprint à l'arrivée, nous voulions faire gagner la courageuse Italien en bloquant son conjoint mais lorsque je lui ouvre la porte, c'est lui qui escalade la rampe le 1er ... Eh et bé ben mince quoi c'est fini ? Quoi déjà !?! Le grand hall est quasi désert, pas de fête pas de salsa, juste Malric et Florian Cagnard ... Je reste quelques minutes puis je me rends compte que j'ai entré mon Baron dans l'enceinte gardée et comme je n'ai pas de numéro je ne vais pas pouvoir sortir !
Blue Snail Blues à Guyancourt ... Avec tous ses amis !

Et après Guyancourt ... Retour sur Cesson !

Une bonne âme propose de m'accompagner à la gare, pas de refus, Train + RER A + RER D ... J'arrive à la maison vers 9h00, une bonne douche, ranger toutes les affaires, repas puis une petite sieste de 3h00, me voici de nouveau opérationnel pour ... Retourner au boulot à Paris, comme une grosse quiche que je suis j'avais complètement oublié vendredi dernier de faire un truc indispensable ... Alors , je me dégonfle pas, je chope mon Brompton et me voici à Opéra, clic clac kodack c'est réglé, le temps de lire les mails tout va bien ...
Génial ce Paris Brest Paris, je suis en forme, ai perdu 5kg et pas de déshydratation, je vous assure ! Euh, on repart quand ? ... 2011, sur le vrai Paris Brest Paris, vous pouvez déjà prendre mon inscription, j'en suis avec Ray Barretto and the Jazz Messengers !

Un grand merci à tous ceux qui m'ont soutenu, à tous ceux qui ont fait et organisés le Paris Brest Paris.
Bonne journée à tous
Philou _@_!!

Les paramètres du GPS :
1307 km, 62h19 e déplacement, 68 km max, déplacement moyen 21km/h, total de montée 10278m
Le tracé du parcours de http://www.gpspleinair.com/geoloc//validelogin/validelogin?ORG=GPA&USER=Philou&PARAM=CVEHI

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